Alors que les jours se raccourcissent, que l’obscurité progresse, que le froid mordant commence à nous saisir et qu’aux dires de certains, die Toten reiten schnell en ce début novembre, il semblerait que la lumière nous abandonne et que le désespoir nous gagne. Que les lointains jours de lumière sont bel et bien derrière nous. Que nous allons subir l’hiver sans encore en vivre les fastes et la magie, l’esprit de Noël n’étant pour l’heure matérialisé que dans certaines enseignes où de faux pères Noël bedonnants prendront tout soudain la place du grand Saint Nicolas d’antan. Tandis que les petits lutins ont d’ores déjà été remplacés par des travailleurs ouïghours au bénéfice de mesures d’insertion professionnelle (très) immersives…
Les jours passent, la nostalgie se répand partout, ou presque. Oui, car en ces temps où le commun des mortels s’abandonne aux tourments de la dépression saisonnière, si si il paraît que cela existe, le Sarinien, lui trépigne d’impatience quand octobre et novembre surviennent! L’un se réjouit de sortir du placard son hivernal paletot qui aussi devenait idéal, l’autre ne pense qu’à arborer sa toque de fourrure là où se pâme son féal en songeant au tweed de sa veste. L’élégance étant également l’apanage de la Sarinienne, ces dernières ne sont pas en reste : écharpes, manteaux et Trachtenjacken jaillissent des tiroirs, répondant avec panache aux premières fraîcheurs! Quant à ceux que le poids des lainages rebute, ils se réjouissent toutefois des bonnes soirées au coin du feu qui s’annoncent!
Mais au delà des vains exercices de style vestimentaire et des projets de soirées sans lendemain, un meilleur remède contre le froid et l’obscurité rassemble la cohorte sarinienne ! Vous l’aurez deviné, il s’agit du Stamm hebdomadaire ! Qu’il soit culturel, chaleureux, renversé ou tout simplement renversant, il nous accorde une relâche salutaire au milieu d’éprouvantes semaines académiques.
D’autant plus que le comité en place a pris soin de nous concocter un semestre aux petits oignons, rien de tel en effet qu’un plat bien mijoté pour se prémunir des rigueurs de l’hiver. Plus qu’un plat, il s’agit d’un véritable menu où tous les goûts se trouvèrent satisfaits. Tous en effet apprécièrent le traditionnel apéritif d’automne et rirent devant les intrigues mythologiques que nous conta Nopoléon, seuls les Valaisans ne se trouvèrent pas dépaysés bien sûr!
Comment ne pas mentionner également notre Krambambuli, au cours duquel nos druides au long cours nous concoctèrent la fameuse potion magique, seul breuvage sociétaire permettant de consommer cinq fruits par jour. Qui a dit que les Sariniens ne prenaient pas suffisamment soin de leur santé? En aparté, il faut mentionner que nous faisons ce que tous les médecins préconisent : boire, même quand la soif n’y est pas!
Mais le Sarinien ne s’hydrate pas que de bière… Sur un plan plus spirituel nous eûmes également l’honneur et le privilège de recevoir parmi nous Mgr Morerod v/o Aquino qui vint à nous pour nous éclairer sur les mystères de l’épiscopat et le sens de sa mission. De même, en plus de satisfaire aux besoins de nos âmes et de nos gosiers, notre Président Wagner pourvut également aux nécessités de l’esprit au moyen d’une passionnante conférence, dont l’intervenant ne fut autre que notre cher Ancien, le Pr Pichonnaz v/o Tryphon. Ce dernier nous présenta le rôle que joue l’European Law Institute, dont il est le Président, dans un monde confronté à de nombreuses évolutions juridiques de tout ordre.
Sur un plan plus festif, nous eûmes également la chance de participer à une Kreuzkneipe aux côtés de la Teutonia et de la Ludovicia, notre société amie à Augsburg. Cette dernière était en effet venue nous visiter sur la place de Fribourg, cela nous donna bien sûr l’occasion de festoyer ensemble et d’approfondir les liens unissant nos deux sections!
À l’évocation d’une première moitié de semestre où rivalisèrent ainsi chants et mots d’esprit, comment ne pas être rassuré quant aux deux mois à venir? Nul doute que l’esprit Sarinien et les vertus qui en découlent sauront nous maintenir dans la joie et la sérénité dans l’attente des réjouissances de la Saint-Nicolas!
SSF!
Henri Jolliet v/o Karak