Chronique de Karak — CIVITAS 1/2024–2025

Alors que les jours se rac­cour­cis­sent, que l’obscurité pro­gresse, que le froid mor­dant com­mence à nous saisir et qu’aux dires de cer­tains, die Toten reit­en schnell en ce début novem­bre, il sem­blerait que la lumière nous aban­donne et que le dés­espoir nous gagne. Que les loin­tains jours de lumière sont bel et bien der­rière nous.  Que nous allons subir l’hiver sans encore en vivre les fastes et la magie, l’esprit de Noël n’étant pour l’heure matéri­al­isé que dans cer­taines enseignes où de faux pères Noël bedonnants pren­dront tout soudain la place du grand Saint Nico­las d’an­tan. Tan­dis que les petits lutins ont d’ores déjà été rem­placés par des tra­vailleurs ouïghours au béné­fice de mesures d’insertion pro­fes­sion­nelle (très) immersives… 

Les jours passent, la nos­tal­gie se répand partout, ou presque. Oui, car en ces temps où le com­mun des mor­tels s’a­ban­donne aux tour­ments de la dépres­sion saison­nière, si si il paraît que cela existe, le Sarinien, lui trépigne d’impatience quand octo­bre et novem­bre survi­en­nent! L’un se réjouit de sor­tir du plac­ard son hiver­nal pale­tot qui aus­si deve­nait idéal, l’autre ne pense qu’à arbor­er sa toque de four­rure là où se pâme son féal en songeant au tweed de sa veste. L’élégance étant égale­ment l’apanage de la Sarini­enne, ces dernières ne sont pas en reste : écharpes, man­teaux et Tra­cht­en­jack­en jail­lis­sent des tiroirs, répon­dant avec panache aux pre­mières fraîcheurs!  Quant à ceux que le poids des lainages rebute, ils se réjouis­sent toute­fois des bonnes soirées au coin du feu qui s’annoncent! 

Mais au delà des vains exer­ci­ces de style ves­ti­men­taire et des pro­jets de soirées sans lende­main, un meilleur remède con­tre le froid et l’obscurité rassem­ble la cohorte sarini­enne ! Vous l’aurez dev­iné, il s’agit du Stamm heb­do­madaire ! Qu’il soit cul­turel, chaleureux, ren­ver­sé ou tout sim­ple­ment ren­ver­sant, il nous accorde une relâche salu­taire au milieu d’éprouvantes semaines académiques. 

D’autant plus que le comité en place a pris soin de nous con­coc­ter un semes­tre aux petits oignons, rien de tel en effet qu’un plat bien mijoté pour se pré­mu­nir des rigueurs de l’hiver. Plus qu’un plat, il s’agit d’un véri­ta­ble menu où tous les goûts se trou­vèrent sat­is­faits. Tous en effet appré­cièrent le tra­di­tion­nel apéri­tif d’automne et rirent devant les intrigues mythologiques que nous con­ta Nopoléon, seuls les Valaisans ne se trou­vèrent pas dépaysés bien sûr! 

Com­ment ne pas men­tion­ner égale­ment notre Kram­bam­bu­li, au cours duquel nos druides au long cours nous con­coc­tèrent la fameuse potion mag­ique, seul breuvage socié­taire per­me­t­tant de con­som­mer cinq fruits par jour. Qui a dit que les Sariniens ne pre­naient pas suff­isam­ment soin de leur san­té? En aparté, il faut men­tion­ner que nous faisons ce que tous les médecins pré­conisent : boire, même quand la soif n’y est pas! 

Mais le Sarinien ne s’hydrate pas que de bière… Sur un plan plus spir­ituel nous eûmes égale­ment l’honneur et le priv­ilège de recevoir par­mi nous Mgr Morerod v/o Aquino qui vint à nous pour nous éclair­er sur les mys­tères de l’épiscopat et le sens de sa mis­sion. De même, en plus de sat­is­faire aux besoins de nos âmes et de nos gosiers, notre Prési­dent Wag­n­er pourvut égale­ment aux néces­sités de l’esprit au moyen d’une pas­sion­nante con­férence, dont l’intervenant ne fut autre que notre cher Ancien, le Pr Pichon­naz v/o Tryphon. Ce dernier nous présen­ta le rôle que joue l’Euro­pean Law Insti­tute, dont il est le Prési­dent, dans un monde con­fron­té à de nom­breuses évo­lu­tions juridiques de tout ordre. 

Sur un plan plus fes­tif, nous eûmes égale­ment la chance de par­ticiper à une Kreuzkneipe aux côtés de la Teu­to­nia et de la Ludovi­cia, notre société amie à Augs­burg. Cette dernière était en effet venue nous vis­iter sur la place de Fri­bourg, cela nous don­na bien sûr l’occasion de fes­toy­er ensem­ble et d’approfondir les liens unis­sant nos deux sections! 

À l’évocation d’une pre­mière moitié de semes­tre où rival­isèrent ain­si chants et mots d’esprit, com­ment ne pas être ras­suré quant aux deux mois à venir? Nul doute que l’esprit Sarinien et les ver­tus qui en découlent sauront nous main­tenir dans la joie et la sérénité dans l’attente des réjouis­sances de la Saint-Nicolas! 

SSF!

Hen­ri Jol­liet v/o Karak

 

 

 

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